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Le recueil de Giorgi Lobzhanidzé est un témoignage sur les difficultés de vivre libre dans la Géorgie d’aujourd’hui. L’individu y est broyé sous les problèmes matériels, la pauvreté, la violence sociale, les propagandes politiques de tous bords, le carcan des différents dogmes religieux… Marginal et funambule, le poète renvoie dos à dos toutes les chapelles et préfère ne se fier qu’à ses propres vérités : rêveur et rebelle qui garde le sourire, il devient notre professeur et nous enseigne une langue nouvelle, qui puise aux sources d’un Coran secret, à la conjugaison réimaginée, aventureuse, sans passé ni avenir, infinitement présente.

Extrait

C’était ainsi :
La vie nous donnait des coups,
Toujours au visage,
Et nous crachions nos biographies
Comme des bouts cassés
De dents ensanglantées.

Avec l’âge Je me suis transformé en verre :
Je casse facilement
Mais Je coupe net.

Embrasse-moi fort sur les lèvres,
Goute ma peau avec ta langue,
Suis mon corps langoureusement,
Ne laisse pas un trait,
Pas un grain de beauté sans baiser,
Demain ce corps deviendra poussière
Et le vent emportera ces yeux.