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Publié en 2019 en Géorgie, le recueil Airs lointains est immédiatement reçu comme le chef d'oeuvre de Georges Ekizachvili, couronnant sa longue carrière d'homme de lettres, traducteur et poète. Ce recueil incisif tente de mêler deux inconciliables : l'aspiration poétique vers l'absolu, et la déploration d'une trivialité qui corrode lentement tout le beau du monde. C'est à une observation précise de l'usure que le temps fait subir aux choses et aux sentiments que se livre ici l'auteur, avec la vivacité d'un funèbre papillon.

Extrait

La nuit coule doucement vers l’aube
La lune est timide, entourée d’étoiles vacillantes
L’asphalte exténué ressasse le tumulte du jour
Et le parfum du lilas flotte dans l’air…
Quelqu’un m’arrête alors que j’arpente la rue en titubant,
J’allume la cigarette du passant inconnu
Et lui demande où se trouve ma maison
Que je cherche depuis tant de nuits
Et que je ne trouve pas.
En ai-je jamais eu une ?